Philippe Descloux

Le 09/10/2023

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Quand nous étions jeunes, on croyait que la vie était difficile, et vieillissant nous nous apercevons qu'elle était facile, belle, que nous étions tous beaux et plein d'émerveillement. Avec Philippe, c'était des milliers d'heures de discussion au bout du chemin des merles, des rires dans le carnotzet de sa maison familiale, la visite des chèvres dans le jardin, les lasagnes fantastique de sa maman et les plaisanteries de son père qui buvait un coup de blanc.

Et nous avions toujours ce sentiment que la vie était longue et que surtout nous étions immortels, on pouvait rouler sans permis, fumer des joints, boire sans aucune modération, prendre du LSD, faire les pires rentrées à 5h du matin en Solex, rien ne pouvait nous arriver. Quand mon grand-père me disait " si je veux voir mes amis je dois aller au cimetière", je le regardais sans bien comprendre et je le trouvais vieux, très vieux. 

L'amitié est une chose incroyable, elle est là, elle nous accompagne quoi qu'il arrive, la dernière fois que nous nous somme rencontré c'était il y a 15 ans, et ce w-e, je ne sais pourquoi,  j'ai pensé à Philippe, et aujourd'hui il me manque plus que d'habitude.

Philippe descloux au beausset
Alors ce matin j'ai été au grenier, Philippe doit être là, j'en suis sûr, j'ai peint il y a longtemps cette image venu d'un lointain passé.

On rentrait avec Philippe à l'aube au Beausset et à pied. Les choses étaient un peu floues et angoissantes - Philippe s'emmitouflait dans son caban et sous son chapeau. Nous avions une pensée obsédante, "rentrer avant que les autres se réveillent" .... pourquoi ? aucune idée ! 

 

Philippe au Beausset en 1976 (?)
30x40 cm - Huile sur toile - 1990 (?)


" Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables chagrins. Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants ".

Marcel Pagnol.