L'ami Marc - Homme de la Renaissance et promeneur immortel.

60 x 80 cm | Huile sur toile | ©Brenar 2017

Marc220617


Promeneurs immortels (1)

Le ravin bleu est profond de mille ans,
Oû seul habite un homme de la Voie.
Les chevrons de son toit engendrent les nuages ;
Fenêtres et portes accueillent les vents.

L’homme vit au val des Revenants ;
Il se rince les oreilles à l’eau de la Ying.
Un vent du ciel vient du sud-ouest,
Qui ride la rivière en la couvrant d’écailles.

La fée le regarde en souriant,
Et son sourire éclate comme le jade.

« Il n’est plus temps de t’entraîner en boitant : L’essentiel est de connaître ta voie »

 

Promeneurs immortels (2)

Le martin-pêcheur taquine l’orchidée
Pour exalter la fraîcheur de son teint.
Un homme silencieux et paisible
Effleure une corde claire en sifflotant.

Son esprit s’abandonne, il dépasse les nuages ;
Mâchonnant une fleur, il boit à la cascade.
Il se promène au-dessus des pins rouges,
Enfourche un cygne et chevauche les brumes mauves.

Dans sa main gauche, il tient le flot des collines ;
À sa droite, il bouscule les grands précipices.
Les éphémères connaîtront-ils un jour
Les années de la grue, les ans de la tortue ? *

Kouo P’ou
Poésie chinoise de l’éveil – Albin Michel 2017

* Dès la fin du IIIè siècle, l’alchimiste Paop’ou-tseu utilise l’image « tortue et grue » comme métaphore de la longévité. (p.162)

 

 

Nous rencontrons parfois des êtres en visite. Comme à chaque fois, ils réussissent rapidement à se libérer des contraintes matérielles pour se consacrer aux choses importantes ; comme l’ami Marc, aux arts, à la musique, aux mathématiques, à la littérature et à tout ce que j’ignore. Ils nous regardent avec une certitude dans les yeux, la certitude des espaces-temps, la certitude de la durée et de la maîtrise des chaos du présent.